Antepaysage
Les antepaysages sont des vues de l’esprit. Et si, par vue de l’esprit, on entendait non seulement un lieu commun, mais un lieu particulier, celui « où je vois » plutôt que « d’où je vois ». Le « je » étant toute personne qui parle.
C’est une géographie locale, une géographie de quartier, de proximité, d’intimité que je tente de peindre. Les lieux m’apparaissent au fur et à mesure. La collection de toiles peintes à l’huile, dans des tailles différentes, partent d’une ligne (horizontale ou verticale) qui se développe grâce à des techniques picturales traditionnelles : le glacis (un glacis est une couche de peinture transparente que l’on superpose à une autre déjà sèche. Son but est de créer un effet lumineux, qui va donner un effet de profondeur et de subtiles nuances.), l’éponge, le sfumato (« Une manière de noyer les contours dans une vapeur légère » selon Diderot), la superposition des couches, le frottage, le grattage. Antepaysage, pour moi, est un processus de paysage.
Ante landscape
Ante-landscapes are views of the mind. What if, in the mind’s eye, not only a common place was meant, but a particular place, the one “where I see” rather “where I see from”. “I” being any person I’m talking to?
I’m trying to paint a local geography, a district geography, close-by and intimate. Places appear to me progressively. This collection of canvasses painted in oils, in various sizes, start off from a line (horizontal or vertical) which evolves thanks to traditional painting techniques: glaze (a glaze is a layer of transparent paint which covers another already-dried layer. Its aim is to create an effect of light which lends depth and subtle nuances), sponge, sfumato (“a way of drowning the contours in a light steam” according to Diderot), layering, rubbing and scraping. For me, ante landscape is a landscape process.