Foule, A2, A3, personne
Du 3 au 15 décembre, j’expose des tableaux et des dessins, au Love letter.
Vernissage le 2 décembre à 18 h
LOVE LETTER, 37 rue Adélaïde Lahaye, 93170 Bagnolet
Entrée gratuite
Sur RDV de 10 h à 19 h au +33 6 49 82 24 14
Love Letter a le plaisir de présenter Foule, A2, A3, personne, un ensemble d’œuvres peintes ainsi qu’un mur de dessins de Michel Bayetto.
Une foule sans nom étendue au format d’un grand tableau (série Anthropocène), des nuques de dos en taille « portrait » (série John Doe) : tel est le monde que Michel Bayetto s’attache à peindre, « ou plutôt à dépeindre », dit-il. Car l’usage de la peinture à l’huile, travaillée avec un soin extrême depuis des fonds sombres et durant une durée qui s’étire longtemps (« le temps de la mise en œuvre des glacis », précise Bayetto), consiste à défaire les figures de toute identité et de tout récit qui soient reconnaissables. « Les protagonistes, ce sont les couleurs », dit l’artiste. Ensemble ou séparément, ces figures deviennent « personnes » : elles sont ces John Doe que Bayetto a choisi pour titre de sa série de portraits de nuques se détachant à peine d’un fond. Dans les pays anglo-saxons, ce patronyme, féminisé en Jane Doe, désigne une personne non identifiée : un « X », un « Un·e tel·le ». Ces personnes Lambda sont engagées ou pas dans des actions ou des récits dont on ne connaît ni la cause, ni l’issue, ni même le lieu. Ainsi, la peinture devient le lieu de la rencontre même.
Michel Bayetto pense à l’histoire de l’art, de Georges Seurat à Agnès Martin. Il a compris, comme ces peintres, que pour devenir en effet le lieu de la rencontre, il fallait que la peinture rende inexpressifs ses modèles : des photographies arrachées à un magazine ou signalées par un·e ami·e (série Anthropocène), des fantômes ou des fantasmes imaginés par l’artiste (série John Doe), ou des modèles vivants (série Plage, série E-Jizz, série Acolytes). En effaçant leur vie intérieure dans le tissu de la matière, les travaux de Michel Bayetto composent un théâtre optique fait de pose, de silence et d’ombre. « Les couleurs, événements fluides, deviennent peu à peu porteuses d’une existence subjective », précise l’artiste. Elles renvoient ainsi à quelque chose de flottant dans un monde où dehors et dedans n’ont pas d’importance.
Elisabeth Lebovici
Une foule sans nom étendue au format d’un grand tableau (série Anthropocène), des nuques de dos en taille « portrait » (série John Doe) : tel est le monde que Michel Bayetto s’attache à peindre, « ou plutôt à dépeindre », dit-il. Car l’usage de la peinture à l’huile, travaillée avec un soin extrême depuis des fonds sombres et durant une durée qui s’étire longtemps (« le temps de la mise en œuvre des glacis », précise Bayetto), consiste à défaire les figures de toute identité et de tout récit qui soient reconnaissables. « Les protagonistes, ce sont les couleurs », dit l’artiste. Ensemble ou séparément, ces figures deviennent « personnes » : elles sont ces John Doe que Bayetto a choisi pour titre de sa série de portraits de nuques se détachant à peine d’un fond. Dans les pays anglo-saxons, ce patronyme, féminisé en Jane Doe, désigne une personne non identifiée : un « X », un « Un·e tel·le ». Ces personnes Lambda sont engagées ou pas dans des actions ou des récits dont on ne connaît ni la cause, ni l’issue, ni même le lieu. Ainsi, la peinture devient le lieu de la rencontre même.
Michel Bayetto pense à l’histoire de l’art, de Georges Seurat à Agnès Martin. Il a compris, comme ces peintres, que pour devenir en effet le lieu de la rencontre, il fallait que la peinture rende inexpressifs ses modèles : des photographies arrachées à un magazine ou signalées par un·e ami·e (série Anthropocène), des fantômes ou des fantasmes imaginés par l’artiste (série John Doe), ou des modèles vivants (série Plage, série E-Jizz, série Acolytes). En effaçant leur vie intérieure dans le tissu de la matière, les travaux de Michel Bayetto composent un théâtre optique fait de pose, de silence et d’ombre. « Les couleurs, événements fluides, deviennent peu à peu porteuses d’une existence subjective », précise l’artiste. Elles renvoient ainsi à quelque chose de flottant dans un monde où dehors et dedans n’ont pas d’importance.
Elisabeth Lebovici