Bayetto est né en 1962 à Quimperlé (Finistère).

Il vit et travaille à Paris.

Enfant, il trouve un livre sur la Renaissance italienne. Fasciné par l’habileté et le talent de ces Maîtres à rendre la beauté des carnations, il s’essaie au dessin en recopiant les reproductions qu’il y trouve.

En 1981, il choisit Paris pour suivre une formation de psychomotricien, à la Pitié Salpêtrière. Parallèlement à cette formation universitaire qui l’initie à la métapsychologie freudienne, à la médiation corporelle et à la thérapie par l’art – éléments qui se révéleront constitutifs de l’ontologie de son travail de peintre – il poursuit en autodidacte son expérimentation picturale. Il existe un espace – le paradoxe – où, enfin, la rigidité n’est pas la rigueur : ce que la peinture rend du réel, c’est son impossible.

En 1986 il expose pour la première fois à l’Entrepôt, à Paris.

Il conclut son cursus par un mémoire sur « La résonance corporelle dans le graphisme » et exerce pendant 7 ans comme psychothérapeute auprès d’enfants autistes et psychotiques : il crée à l’hôpital Santos Dumont, à Paris, un atelier d’art-thérapie et participe à des travaux sur la psychopathologie de l’expression plastique.

Ses collaborations en tant qu’illustrateur, initiées par des rencontres lors de ses expositions, le rapprochent du monde de la presse et de la communication. En 1990, après un an de formation à l’école de presse, Conforma, il crée avec deux autres graphistes l’agence Félicie aussi. Cette collaboration durera huit ans et sera l’apprentissage du pragmatisme de la communication, de la taylorisation de notions aussi subjectives que la couleur, la typo…

Bayetto abandonne progressivement le spectaculaire des grands formats sur papier d’affiche et compose, à l’huile et sur châssis toilés, des espaces originaux. Se référant à l’expressionnisme abstrait américain, notamment à Rothko, il explore le curieux de l’ordinaire. La limite devient le motif récurent d’un modèle intérieur et partial. De figures tutélaires, les héros deviennent des présences familières. Dans cette proximité, le maître savant s’éloigne, le naïf parle. « Ce sont les certitudes qui nous rendent fous », disait Nietzsche. La forme est dangereuse. En se multipliant, se déployant, la limite devient vibration, et la structure élusive. Le fond, la forme et la couleur sont affaire d’état : ainsi s’articule sa série « Chambres », exposée en 1995 au Duplex, à Paris.

La poursuite de cette réflexion aboutira aux « GrAy-flags » exposés en 2005 chez Hubert Karaly, à Paris. Cette séquence en cinq tableaux propose un travail d’abstraction des couleurs. Extraire du symbole – le gay flag, en l’occurrence – sa nomenclature colorée (CMJN) pour ne retenir que sa forme. Que devient un symbole quand son intégrité formelle est dégradée ?

L’image peut-elle tuer ? demande Marie-José Mondzain dans son livre éponyme. Comment échapper à l’atopie d’un imaginaire qui se referme sur lui-même ? À l’heure du multimédia, la peinture peut proposer autre chose qu’une image et interroger le regard.

Une peinture iconoclaste : voilà un bel oxymore. Quoi de plus subversif que la subjectivité ?

À partir de 2008, cette approche qu’il veut humaniste, incite Bayetto à travailler le cercle chromatique de Gœthe (le noir coloré des couleurs physiologiques) et l’altérité de la figure humaine. Dans sa série « E-jizz », commencée en 2010 et publiée dans le magazine « Monstre » en mai 2012, la vulgarité des images laisse l’irisation des couleurs détruire ces représentations prises sur internet. En utilisant l’histoire folle des hommes qui, sous prétexte de communiquer, ne cherchent qu’à se correspondre, il interroge la « belle peinture ». Dans ce pamphlet coloré, le mateur d’art et le « beau » deviennent les incongrues dans cette légion d’étêtés. L’axe du regard est perpendiculaire au plan tableau. Il se crée alors la tangente d’une troisième dimension – celle des sens. Le monde n’est-il pas rond comme une orange ?

1986 : L’Entrepôt, Paris
1988 : Galerie métamorphose, exposition collective, Paris
1989 : Hôtel de Bourienne, exposition collective, Paris
1990 : L’Espace européen, Paris
1990 : Maison de la culture de Montmorency, Montmorency
1991 : Le Duplex, Paris
1992 : Galerie métamorphose, exposition collective, Paris
1992 : Island studio, exposition collective, Paris
1993 : Espace Cardin, exposition collective, Paris
1994 : Le Duplex, Paris
1997 : La Rhénania, exposition collective, Khöln
1997 : Galerie Éof, exposition collective, Paris
2005 : Hubert Karaly, Paris
2007 : Le Duplex, Paris
2012 : Galerie De Roussan, Magazine Monstre, group exhibit, Paris
2012 : L’entresol, Paris
2014 : Hubert Karaly, Paris